- CARTULAIRE
- CARTULAIRECARTULAIRERecueil d’actes et de documents concernant une personne physique ou morale et transcrits pour elle d’après des textes authentiques, le cartulaire n’a en lui-même aucune valeur d’authenticité. Il servait en général d’instrument d’administration intérieure, car, dans la détermination des droits de l’intéressé, il supprimait la consultation de documents multiples. Il existe, après le XIIIe siècle, des cartulaires authentifiés par des notaires, par comparaison avec les actes originaux qui les composent. La plupart des cartulaires émanent d’institutions religieuses.C’est en Allemagne qu’apparaissent, au IXe siècle, les premiers cartulaires (Freising, Fulda, évêché de Passau). L’usage en est répandu dans toute l’Europe à partir du XIIe siècle. En rouleau, mais plus souvent sous forme de volumes, ils contiennent soit la copie intégrale des actes les plus importants, soit seulement les passages significatifs ou encore une analyse. Certains, avec des citations plus ou moins longues de documents, se présentent comme des chroniques de l’institution.Le plan est tantôt méthodique, tantôt hiérarchique, suivant l’ordre des expéditeurs. Il est assez souvent topographique, selon les biens possédés par l’établissement. On trouve des cartulaires généraux assortis de cartulaires spécialisés soit par office (mense abbatiale, hospice, etc.), soit, dans les grandes abbayes, par zone géographique lorsqu’elles possédaient plusieurs domaines dans une même zone. Les bullaires, recueils de bulles pontificales, sont des cartulaires spécialisés.Si les cartulaires sont un instrument utile pour l’historien, il lui faut toujours en faire la critique. Les copies peuvent en effet ne pas être exactes et elles sont souvent incomplètes. Il arrive qu’il y ait interpolation d’actes faux, soit que le scribe n’ait pas su les identifier, soit qu’il y ait eu volonté délibérée de falsification.• 1340; lat. médiév. chartularium « recueil d'actes »♦ Didact. Recueil de chartes contenant la transcription des titres de propriété et privilèges temporels d'une église ou d'un monastère.Synonymes :⇒CARTULAIRE, subst. masc.Registre qui contient les titres de propriété ou les privilèges temporels d'une église ou d'un monastère. Cartulaire d'une abbaye, d'un cloître, d'un prieuré; cartulaires médiévaux. La pièce où s'alignaient sur des rayons de chêne les histoires monastiques et les cartulaires (HUYSMANS, L'Oblat, t. 2, 1903, p. 94).Prononc. et Orth. :[
]. Ds Ac. 1694-1932. Lar. 19e admet cartulaire ou chartulaire. Étymol. et Hist. 1340 diplom. « recueil d'actes » ici plus spéc. « recueil de formules pour dresser des actes » (A.N. JJ 72, f° 53 r° ds GDF. Compl.) Empr. au lat. médiév. chartularium « recueil d'actes » (ca 1227 ds Mittellat. W., s.v. chartularium, 528, 49); chartularium est dér. de charta (charte); on note un b. lat. chartularius d'abord « fonctionnaire préposé aux registres des armées » (354 ds TLL s.v., 1002, 49), puis plus généralement « notaire » (VIe s., ibid., 1002, 62). Fréq. abs. littér. :15.
cartulaire [kaʀtylɛʀ] n. m.ÉTYM. 1340; lat. médiéval chartularium « recueil d'actes », de charta.❖♦ Didact. Recueil de chartes contenant la transcription des titres de propriété et privilèges temporels d'une église ou d'un monastère. || Un cartulaire du VIIe siècle.1 Un vieux cartulaire de l'église de Brioude, enterré dans l'obscurité de plusieurs siècles, fut présenté au cardinal de Bouillon.2 Dol, ville espagnole de France en Bretagne, ainsi la qualifient les cartulaires (…)Hugo, Quatre-vingt-treize, III, II, 2.
Encyclopédie Universelle. 2012.